L’article esquisse la politique d’asile du Luxembourg durant les années 1933-1939 avec un accent sur les deux années précédant la Deuxième Guerre mondiale, tout en comparant avec la situation en Belgique et aux Pays-Bas. Avant 1938, la politique poursuivie était largement la même dans les trois pays : les réfugiés politiques et juifs étaient exemptés de la politique restrictive en matière d’immigration. À partir de mars 1938, quand le nombre de réfugiés explosa, le contrôle aux frontières fut renforcé afin d’empêcher l’entrée des réfugiés. Les réfugiés juifs, même ceux qui étaient recommandés par les comités d’aide, étaient expulsés des trois pays : en mai 1938 du Luxembourg et des Pays-Bas, en septembre 1938 de la Belgique. En juillet 1938, après avoir été fustigé par la presse, le gouvernement luxembourgeois rétablit la protection accordée aux réfugiés juifs. Un mois plus tard le gouvernement retourna à sa ligne dure et de nombreux réfugiés furent repoussés et même expulsés du territoire luxembourgeois. À partir de ce moment le gouvernement luxembourgeois réussit, avec l’aide d’une presse obséquieuse, à cacher ces expulsions au regard du public. En Belgique, les expulsions étaient suspendues, à la suite de longues discussions publiques, et les réfugiés juifs et politiques étaient protégés jusqu’au déclenchement de la guerre.
Le Benelux et les réfugiés fuyant l’Allemagne nazie: les spécificités du Luxembourg
Dans son édition d’avril 2016, la revue d'histoire luxembourgeoise « Hémecht » a publié l’article « Le Benelux et les réfugiés fuyant l’Allemagne nazie: les spécificités du Luxembourg » rédigé par Frank Caestecker et Denis Scuto.