Les phénomènes viraux et en particulier les gifs et les mèmes ont donné lieu à des études (par H. Jenkins, L. Shifman, R. Milner, D. Kaplan et N. Nova, J. Eppink, A. Wagener et bien d’autres) qui éclairent les phénomènes de circulation, participation, partage (cf. également les recherches de N. John) et transformation au sein des cultures numériques. Les phénomènes viraux sont bien sûr présents dès les débuts du Web et certains voient dans les émoticones ou la loi de Godwin leurs premières occurrences (J. McGrath). La fin des années 1990 marque par ailleurs le succès du Dancing Baby, de la Hampster Dance ou de All Your Base Are Belong To Us. Les réseaux socio-numériques ont accéléré ces circulations, par ailleurs transplateformes, tout en mettant au défi le chercheur qui souhaite appréhender et historiciser la viralité. C’est notamment l’ambition du projet HIVI (A history of Online Virality) à l’université du Luxembourg (2021-2024). Sans surprise un premier défi est celui des archives et de la constitution de corpus. La présentation les abordera autour de trois axes: tout d’abord le défi de la masse et de l’hétérogénéité des sources, de leur périmètre, mais aussi l’inégale préservation des phénomènes Internet, ainsi que la pluralité des espaces de patrimonialisation et modes de curation seront présentés; ensuite nous nous intéresserons plus particulièrement aux sources nativement numériques conservées dans les archives du Web, et leurs défis en termes de préservation, recherchabilité, contextualisation. Enfin des enjeux méthodologiques, notamment liés aux temporalités et spatialités seront soulevés, pour engager la discussion sur les apports mais aussi les limites des sources nativement numériques.
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