Cet article s’intéresse à l’impact de formes d’intelligence artificielle (IA) sur trois aspects de la pratique de l’histoire : découverte et lecture de sources primaires, interprétation puis écriture et diffusion de la recherche. Des corpus de sources sont collectés, rassemblés et traités avec des algorithmes liés à l’apprentissage machine (machine learning) ; la production de sources est modifiée par le développement des grands modèles de langage (LLM) donnant à voir des documents plausibles plutôt que véridiques ou authentiques, invitant à réfléchir au futur de la critique historienne. Du côté de la lecture, l’IA est déjà mobilisée dans la mise en relation de documents, ce qui permet de poser de nouvelles questions à des corpus très volumineux. Enfin, l’écriture de l’histoire commence à être affectée par l’IA : les principaux logiciels de bureautique proposent déjà des aides à la rédaction adossés aux LLM (dont ChatGPT). Ces évolutions obligent ainsi à reconsidérer l’auctorialité historienne.
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