Prof. Andreas Fickers, Directeur du Centre for Contemporary and Digital History – Université du Luxembourg, et M. Laurent Moyse, Président par intérim de la Fondation Luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah ont ouvert cet événement hybride que de nombreuses personnes intéressées ont rejoint en personne à la Maison du Savoir à Belval et aussi en ligne par visioconférence.
Le Prof. Peter Klein, Dean of the M.A. in Holocaust Communication and Tolerance, a ensuite donné la première de trois conférences avec son discours intitulé « Die Transporte nach ‚Litzmannstadt‘ im Oktober 1941: Entscheidungen, Schicksale, Konsequenzen. » Le ‘Getto Litzmannstadt’ au sein de la ville de Łódź occupée par les Allemands, était le deuxième plus grand ghetto en Pologne ainsi que celui qui exista le plus longtemps. Parmi les décisions qui eurent un impact sur l’existence et la vie de ses détenus juifs, certaines se distinguent et peuvent être caractérisées par des termes tels que “productivistes”, “type d’administration” et “objectif d’expulsion”. De telles décisions eurent un impact significatif sur le sort collectif des détenus juifs, et les conséquences pour les Juifs luxembourgeois, tchèques, autrichiens et allemands furent fondamentales.
Rejoignant l’événement par visioconférence, la Prof. Sarah Gensburger, Directrice de Recherche au CNRS, Institut des Sciences sociales du Politique, a enchaîné avec sa présentation « Les Parisiens racontent la Shoah : de la recherche fondamentale au récit sonore ». Plus de la moitié des Juifs déportés de France étaient parisiens en 1940. L’échelle de Paris est pourtant jusqu’ici resté à l’écart des travaux de micro- histoire, d’une part, des monographies locales, de l’autre, qui se sont multipliés ces dernières années en France. Comment faire l’histoire de la population juive de la capitale au plus près des interactions sociales et des rapports ordinaires de proximité ? Comment en rendre compte ensuite au plus près des lieux et des acteurs dans une ville qui n’a connu que très peu de destructions depuis 1945 ? Cette présentation reviendra sur l’origine d’une collection de récits sonores “Les Parisiens racontent la Shoah” qui racontent l’histoire là où elle eu lieu à travers une webapp dédiée et à partir d’une recherche scientifique approfondie.
Le Prof. Ass. Denis Scuto, Directeur adjoint du C²DH, a clôturé la partie des conférences avec la présentation du Mémorial Digital de la Shoah. Ce projet, qui sera réalisé par le Centre for Contemporary and Digital History – Université du Luxembourg et la Fondation Luxembourgeoise pour le Mémoire de la Shoah, part d’une idée centrale: au lieu de réduire les victimes de la Shoah au Luxembourg à ce statut de victimes et de noms sur des listes, il s’agira de leur restituer un visage, une identité, une biographie, de les montrer comme sujets agissants des sociétés dans lesquelles ces personnes ont vécues, tout en explorant les possibilités des outils digitaux pour documenter leurs vies mais aussi pour faire participer le public au travail mémoriel comme au travail de documentation et de recherche.
Des ateliers interactifs attendaient les participants pour la deuxième partie de l’événement.
Dr. Kerstin Hofmann, Research Associate, Research Education Department of the Arolsen Archives –International Center on Nazi Persecution, a présenté l’initiative de crowdsourcing des Archives Arolsen sur Zooniverse #everynamecounts. Cette initiative a débuté en 2002 comme projet éducatif local. Elle est aujourd’hui une initiative mondiale qui combine la commémoration des victimes de la persécution nazie avec l’apprentissage de l’Histoire. Plus de 20.000 bénévoles travaillent sur la plateforme scientifique citoyenne à but non lucratif Zooniverse en y saisissant des noms et des données et permettent ainsi de développer un « monument digital ». L’atelier permettra de voir quels obstacles ont dû être franchis, quelles connaissances ont été générées et dans quelle mesure les bénévoles du monde entier nous ont également surpris.
Le projet IWalk: une application pour apprendre l’histoire juive au Luxembourg a été présenté par Jakub Bronec, Doctoral Candidate, Centre for Contemporary and Digital History – Université du Luxembourg. La technologie en ligne IWalk propose une nouvelle méthode d’enseignement de l’histoire des Juifs au Luxembourg pendant et après la Seconde Guerre Mondiale. La contribution explorera les nouvelles questions de ce champ d’étude (dont l’intégration, l’assimilation, les préjugés, l’antisémitisme et la mémoire collective). La façon dont l’intervenant a développé deux applications sur la plateforme IWalk, en lien avec son enseignement à l’Université du Luxembourg, permettra également d’envisager les limites de l’enseignement en ligne et l’apport fondamental des remarques des usagers.
Marc Gloden, Secrétaire Général de la Fondation Luxembourgeoise pour la Mémoire de la Shoah, et Blandine Landau, Doctoral Candidate, Centre for Contemporary and Digital History – Université du Luxembourg, se sont tenus à la disposition du public pour donner plus d’informations sur le projet du Mémorial Digital de la Shoah. Alors que les derniers témoins directs des persécutions qui frappèrent les personnes considérées comme juives durant la Seconde Guerre Mondiale disparaissent, nous lançons un appel à participation à l’échelle internationale pour la rédaction des biographies des victimes de la Shoah ayant vécu au Luxembourg. Ces biographies seront illustrées de documents de tous types (photographies, documentaires, témoignages, images diverses). Ce projet scientifique à grande échelle est ouvert à tous, y compris dans le cadre scolaire.