Un public intéressé d’une centaine de personnes a participé dans la convivialité à cet évènement unique composé de 4 volets. Après une visite guidée thématique de 35 minutes proposée en 3 langues par les commissaires de l’exposition wielewatmirsinn – 100 Joer allgemengt Wahlrecht, tous se sont retrouvés dans la salle Kutter pour écouter 6 contributions d’expert-e-s posant un regard spécifique sur cette évolution. Les Jeunes de l’option Uelzechtkanal du LGE ont – après avoir présenté 4 sketchs filmés, commentés par Jil et Ben – filmé tout le déroulement de la soirée.
Cinq conférences se sont suivies dans un rythme minuté selon le modèle Pecha-Kucha de 6’40’’, d’ailleurs fort apprécié par un public attentif et curieux. Germaine Goetzinger évoque les obstacles rencontrés par les jeunes filles sur le chemin de l’éducation supérieure les obligeant longtemps à étudier à l’étranger, elle cite Marie Speyer, Anne Beffort et le rôle essentiel joué par Aline Mayrisch-de Saint-Hubert dans la création en 1909 des deux premiers Lycées de Jeunes Filles à Luxembourg et Esch.
Renée Wagener soulève les arguments en faveur ou contre le droit de vote et d’éligibilité des femmes utilisés par les hommes politiques lors des débats de la Constituante en 1918-19 et insiste sur le rôle de femmes de caractère de l’époque, telles Marguerite Mongenast-Servais, Marguerite Hey, ... qui grâce à leur plume et leur voix veulent faire bouger une société chamboulée par plus de 4 ans de guerre. Une femme du parti socialiste très actif à l’époque, Marguerite Thomas-Clement sera élue le 26 octobre 1919 et ce jusqu’en 1931.
À cet endroit, Régis Moes prend la relève. Il s’est posé la question de savoir si ce droit politique acquis en 1919 a eu un impact dans la société luxembourgeoise et si l’engagement des femmes sur les listes électorales et la vie politique aux divers niveaux de responsabilités – communal, national, associations – a suivi. De nombreuses femmes et surtout Catherine Schleimer-Kill d’Esch furent très engagées fin des années 1920 et début des années 30, mais pas élues députées. Ensuite, il a fallu attendre 1965 avec Astrid Lulling, Madeleine Frieden, Colette Flesch, ... pour voir les femmes occuper des postes politiques à responsabilité.
Qu’en est-il de l’évolution des femmes dans le système judiciaire luxembourgeois? Ce fut lent à démarrer nous démontre Simone Flammang. 1923, Marguerite Welter est la première avocate à prêter serment, mais dès son mariage, elle s’occupe de sa famille. Cela va durer plusieurs décennies avant que le monde judiciaire masculin ne se féminise et en 2019 les chiffres sont inversés, il y a de nombreuses femmes avocat et les postes de la magistrature sont majoritairement occupés par les femmes, même les plus élevés! Un sujet apprécié par le public très attentif, qui lui a posé plusieurs questions.
Isabelle Schmoetten du CID-Fraen an Gender, grâce aux archives du MLF et au centre de documentation, a pu montrer les changements d’attitude, de language, de questionnement de la part des groupes féministes, de diverses associations et de la société en général. Aujourd’hui on insiste sur la parité, le genre et le respect des droits fondamentaux et la liberté d’être soi!
Pour le 3e volet de ce Forum Z, deux-tiers des personnes ont suivi les animateurs dans leurs ateliers respectifs. Les échos des ateliers film de Viviane Thill et Anne Schroeder, - sources historiques de Dominique Santana et Vera Fritz, - jeu de rôles conduit par Mirka Costanzi furent extrêment positifs grâce à une participation active, même enjouée de tous. Le reenactment a débattu dans une Chambre des Députés improvisée sur la perte ou l’acquisition par les femmes en 1940 de la nationalité luxembourgeoise en cas de mariage. Et tant pis pour elle, si elle épouse un étranger ..... Vers 20h10, la cantine Njörd a proposé un buffet dînatoire à tous.
Film sur les stéréotypes réalisé par Uelzechtkanal: