À cette occasion, Cécile Duval, Laurence Maufort, Marco Gabellini et François Klein ont présenté les activités du Centre et montré les résultats des projets de recherche menés au C2DH, en mettant l’accent sur l’utilisation de méthodes et outils numériques dans la recherche historique. Des sessions d’immersion dans la réalité virtuelle ont été réalisées sur le stand du C²DH afin d’intéresser et d’initier le public aux multiples possibilités de cette technologie dans le domaine de l’histoire publique.
La réalité virtuelle permet, en effet, la modélisation et la reconstitution d’environnements disparus, l’étude des formes et reliefs architecturaux, l’immersion dans des lieux de mémoire ou dans des expositions 3D, tout en accédant à des contenus enrichis. Cette expérience interactive, qui allie le «voir» et le «manipuler» change la façon dont nous pouvons percevoir l’histoire. La personne immergée dans la réalité virtuelle devient un acteur actif de l’histoire en dirigeant son regard là où bon lui semble dans ce nouvel environnement tout en ayant la possibilité d’explorer différents schémas narratifs. Lors des sessions de démonstration, le public a pu ainsi par exemple, revivre la visite de l'ambassade du Royaume de Siam à la cour de Louis XIV, et le Bal des Ifs, organisé par Louis XV ou bien découvrir l’annexe secrète dans la Maison d’Anne Frank et partager ses pensées en parcourant chaque pièce de sa vie clandestine.
Les «Hands-on session» dédiés à « L’Histoire à travers la réalité virtuelle » ont porté en particulier sur:
Le musée au bout des doigts - Musée National d'Histoire et d'Art (Luxembourg)
Casemates Fort Lambert (Luxembourg)
Réalité virtuelle-Vivez Versailles. Château de Versailles (France)
Voyage au cœur de l'Évolution. Muséum national d'Histoire naturelle (France)
Inside Germany's last Coal Mine
Explore Nefertari’s Tomb: Journey to Eternity: Immersive virtual reality experience
Dans le cadre du « Lab de l’enseignant et du chercheur », un espace consacré aux questions d’enseignement dans le monde éducatif et aux problématiques innovantes relatives à la recherche en sciences humaines, Cécile Duval et Marco Gabellini du C²DH ont animé un atelier sur le thème de « l’iconographie, support documentaire à double tranchant ». L’image est en effet un média puissant et complexe qu’il est nécessaire de (re-)contextualiser. Il faut incessamment vérifier les sources et confronter les données disponibles, quand elles le sont. D’autant plus que le panel de sources utilisées s’est considérablement élargi. Certains seront tentés de jouer sur l’émotion générée par certaines images pour une plus grande sensibilisation du public, au risque de réinterpréter la photographie et donc de réécrire l’histoire. De plus, fréquemment, l’image n’est pas porteuse d’un sens unique.
De manière générale, les images produites par la photographie ne sont pas «transparentes» - elles ne sont pas un témoignage objectif. Elles sont un enregistrement d'une réalité avec différents angles de vue possibles. De par leur cadrage et le champ de vision choisi, elles sont des constructions. Cependant, nous avons tendance à confondre l’objet et sa version photographiée.
L’atelier a abordé à travers un certain nombre d’exemples concrets issus de la Première et Seconde Guerre mondiale, ainsi que de l’actualité plus récente, la question de l’utilisation de l’image en histoire publique: la photographie peut–elle être une preuve historique? Doit-elle être considérée comme simple illustration ou au contraire, comme véritable instrument de propagande pour diffuser une idéologie ? Dans une deuxième étape, l’atelier s’est concentré sur la manipulation des images à travers la censure ou le photomontage.
Un autre volet de l’atelier a porté sur l’émergence, en l’histoire contemporaine, des ego-documents en tant que sources potentielles. Issus d’archives privées, ils viennent enrichir les ressources documentaires en complétant les images d’archives traditionnelles. Ces documents, qu’ils s’agissent de peintures, de dessins ou de photographies privées jouent avec différentes formes d’expressions de l’intime. L’individu est au cœur du document qui devient le témoignage d’une expérience personnelle.
La discussion s’est finalement orientée vers le rôle des images satiriques à caractère politique, qui illustrent de façon drôle et insolente, les contradictions ou abus de pouvoir et viennent taquiner l’actualité telle que présentée dans les médias. Si la satire iconographique insiste sur quelque chose de vrai en l’exagérant, il est important dans une première étape de décrypter le discours caricatural (forme et technique de représentations, stéréotypes…) et de replacer la caricature dans son contexte, afin de la comprendre et ensuite de l’interpréter.