Avoir « le plaisir de rouler en musique » en utilisant un autoradio est encore peu courant en France lorsque Philips lance ce slogan publicitaire en 1958. La plupart des Français n’ont même pas encore « le plaisir de rouler », car seul un faible pourcentage de ménages possède une voiture. Mais au cours des deux décennies suivantes, cette situation change de manière significative tandis que le taux de possession d’autoradios augmente également.
Cette présentation vise à examiner l’introduction de l’autoradio dans la société française
principalement au prisme de la publicité. En s'appuyant sur les publicités du magazine Paris Match et sur celles de la télévision nationale française, il sera possible de retracer les arguments et les cas d’usage mis en avant pour vendre cette gamme spécifique de radios au consommateur français, ainsi que les changements survenus entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1970. Bien sûr, la popularisation de l’autoradio s’inscrit dans un ensemble médiatique plus large. La popularisation de la radio à transistor à usage universel dans la première moitié des années 1960 doit ainsi être soulignée. Elle a temporairement repris le rôle de l’autoradio dans la voiture, entraînant une chute des ventes d'autoradios, ce qui soulève la question de savoir comment cela a influencé la publicité et le positionnement de l’autoradio sur le marché. En s’appuyant sur les travaux d'Elvina Fesneau, qui a déjà mis en évidence les changements dans les pratiques d'écoute de la radio introduits par l’autoradio, et en exploitant des enquêtes sociologiques et des données de l'industrie, il s’agit aussi d’examiner l’impact de l’introduction de l’autoradio sur la société, ce qui ne peut pas être fait en étudiant uniquement les publicités.
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