La période d’occupation française des territoires qui composent l’actuelle Belgique est souvent associée à un bref intermède entre le régime autrichien et le régime hollandais, débouchant sur l’Indépendance belge de 1830. Pourtant, durant la courte période allant de 1795 à 1815 s’est déroulé le plus grand et le plus radical chamboulement de l’histoire de ces régions. Chamboulement culturel, économique, et, non des moindres, administratif. À ce niveau, le nouveau découpage du territoire est sans doute l’élément le plus flagrant. Parce qu’il affecte tous les niveaux de la société, ce découpage est à la fois novateur et rationnel, et il est légitime de se demander dans quelle mesure, et suivant quelles contraintes, le déplacement des biens et des personnes s’effectue dans ce contexte. Un prisme intéressant pour analyser cette question est celui de l’évolution des services de correspondance, plus ou moins dépendants du pouvoir central selon les époques et susceptibles d’avoir persisté lors du passage d’un régime à un autre.
Cet article propose une comparaison de deux cartes réalisées à douze années d’intervalle. En 1789 et en 1801, ces documents ont cartographié l’étendue et la variété des services postaux dans les Pays-Bas autrichiens d’abord, dans les départements réunis ensuite. L’objectif est d’illustrer comment a évolué ce service de correspondance dans le sillon Sambre-et-Meuse, en prenant comme point de repère l’axe allant de Maubeuge à Maastricht. Quelle était l’organisation du service postal en 1789 dans ce sillon ? Comment a-t-elle évolué douze ans (et quatre régimes politiques) plus tard ? À la lumière des réponses apportées à ces questions, il sera possible de proposer des réflexions pouvant guider les recherches futures sur ce vaste sujet.
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